
Né dans une famille ouvrière du quartier de Can Tunis, Manuel Fornes Marin - dont le père militant de la CNT avait abandonné sa mère fervente catholique peu après sa naissance, avait grandi dans ce quartier ouvrier où en 1945-1946 il avait fondé avec les jeunes du quartier une équipe de football à laquelle appartenaient plusieurs membres des jeunesses libertaires (FIJL). C’est ainsi qu’il entra en contact et adhéra en 1947 à la Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires (FIJL) où il se consacra d’abord à la propagande notamment sous la couverture de l’équipe de foot. Puis par l’intermédiaire de César Saborit du syndicat CNT de la construction, il demanda à s’intégrer aux groupes d’action.
Membre des groupes d’action libertaires de Barcelone, Manuel Fornés Martín avait participé le 9 octobre 1949 avec Julio Rodríguez Fernández El Cubano, Pedro Adrover Font, Miguel García García, José Corral Martín, Francisco Martínez Márquez, César Saborit Caralero et quelques autres à l’expropriation du “Meublé Casita blanca”, 1 rue Bolivar, où ils s’étaient emparé de 37.000 pesetas et des papiers des habitués du lieu. C’est lui qui avait protégé l’entrée et la sortie du groupe à la porte du Meublé. Manuel Fornes fut arrêté ce même mois d’octobre 1949 et fut notamment accusé d’être membre de la Junte de Défense de Barcelone.
Traduit devant un conseil de guerre qui s’est réunit le 6 février 1952 à Barcelone contre trente compagnons survivants des groupes d’action, Manuel Fornés Marín a été condamné à une peine de trente ans de prison. Neuf peines de mort avaient été prononcées lors de ce procès et cinq seront exécutées.

Emprisonné à San Miguel de Los Reyes (Valence) où il rencontra notamment Juan Busquets avec lequel il collabora au bulletin clandestin manuscrit El Aguilucho (1950, 3 numéros), il y apprit l’anglais, le français et la comptabilité.
Le 2 avril 1957, suite à un mouvement de protestation des prisonniers, il fut transféré de San Miguel de los Reyes au pénitencier de Burgos avec les compagnons Liberto Sarrau, Enrique Marcos et les communistes José Ribas et Victoriano Sanchez, tandis que le compagnon libertaire Joaquin Pueyo Moreno était transféré au pénitencier du Dueso. Lors du transfert les comités intérieurs de la prison avaient collecté pour eux 1800 pesetas et une cinquantaine de prisonniers, malgré les gardiens, les avaient accompagné jusque dans la cour.

Remis en liberté provisoire en 1960 il travaillait dans le transport où il allait devenir gérant administratif puis créait une entreprise informatique.
Manuel Fornes Marin est décédé le 16 avril 2015.
Manuel Fornés Marín a collaboré à l’ouvrage collectif “La oposición libertaria al régimen de Franco” (Madrid, 1993).